[Interview] My Own Fear : "On fait ce que l'on aime et on aime ce que l'on fait"

Fondé dans le Val d’Oise en 2011, My Own Fear est d’abord le projet du batteur Sébastien et du guitariste Stéphane. Side project à ses débuts, le groupe est rapidement devenu la préoccupation principale de ses fondateurs. Animé par l’ambition de proposer une musique personnelle et riche de ses multiples influences, My Own Fear se distingue en situant celle-ci à mi-chemin entre le thrash et le death metal.

Quelles sont les vocations principales de My Own Fear ?

En un mot, c’est la passion. Et qui dit passion dit sincérité. Notre groupe n’est motivé que par le besoin de faire de la bonne musique, et ce le plus loyalement possible. Nous n’effectuons aucun calcul sur ce qui plaira au public, le plus important pour nous étant de nous faire plaisir. C’est ainsi que nous pourrons leur faire plaisir à eux ! Pour cela, nous donnons le meilleur de nous mêmes. Cela suppose que nous allions au bout de nos démarches afin de proposer des compositions de qualité.

Votre premier EP, Rise, est sorti depuis maintenant un an et demi. Après ce temps, quel bilan en tirez-vous ?

Il a reçu un très bon accueil de la part du public metal, notamment des chroniques élogieuses sur des webzines spécialisés. Cela nous a bien sûr fait très plaisir, mais Rise nous a surtout ouvert des portes. Par exemple, il nous a offert de super dates comme le Chaulnes Metal Fest en 2015, où nous avons eu la chance de partager l’affiche avec Agressor, dont nous sommes fans. Plus tard en 2015, c’est aux côtés d’un autre groupe que nous adorons, Mercyless, que nous avons pu nous produire.

Marine, ta technique vocale est incroyable, surtout en chant guttural ! Comment as-tu acquis ce niveau ?

Merci pour le compliment ! C’est le résultat d’un long investissement et d’une accumulation d’expériences, et je travaille encore très dur aujourd’hui pour développer mes capacités. J’ai d’abord pris plusieurs cours de chant afin d’apprendre les techniques indispensables de respiration et de gestion du souffle. Ces cours ont été essentiels pour moi, ils m’ont permis d’acquérir une puissance vocale et de l’aisance sur scène. J’ai commencé à me familiariser précisément avec le chant guttural en m’influançant d’Angela Gossow, ex frontwoman emblématique d’Arch Enemy. J’adore surtout Walls of Jericho, en particulier leur chanteuse Candace Kucsulain dont j’admire particulièrement l’énergie. Elle est une véritable référence pour moi, je m’en inspire beaucoup. Cela-dit, il est vrai que j’ai une préférence pour les voix masculines. Je trouve qu’elles forment un super ensemble musical avec le reste de leurs groupes. Là, je pense surtout à Machine Head, Slayer ou Sick of it All.

Depuis quelques années, on remarque une plus grande présence des frontwomen dans le metal, ce qui est très positif ! Mais cela reste encore inégal. Cela devrait être plus habituel et surtout plus normal. Donc les filles, si vous voulez chanter, assumez-le et lancez-vous !

Quelles sont vos influences musicales ? Viennent-elles uniquement du metal ?

Elles sont nombreuses et variées pour chacun d’entre nous ! En revanche, le socle commun de My Own Fear est essentiellement constitué autour d’inspirations Thrash et Death Metal. Nous nous situons entre les deux, en mélangeant un Thrash comme celui de Slayer ou Kreator avec un Death inspiré de Morbid Angel ou du groupe Death.

Quel regard avez-vous sur la scène metal du Val d’Oise ?

D’une manière générale, le Val d’Oise regorge de musiciens talentueux. La scène metal, elle, est très active, notamment avec des groupes tels que The Cleaner. En ce qui concerne la médiatisation et la diffusion, nous ne voyons pas beaucoup de différence entre les logiques valdoisiennes et nationales. En effet, étant assez peu présent dans le paysage médiatique, le metal reste souvent en marge pour certains programmateurs. Des styles plus populaires lui sont généralement préférés, y compris dans le Val d’Oise. Cela-dit, les associations du département travaillent dur afin que le metal y soit équitablement promu. On y trouve quand même pas mal de concerts de metal, de manière régulière. La scène locale du Val d’Oise a finalement la chance d’être animée et soutenue par une communauté de fans dynamiques.

Comment acquérez-vous de nouveaux fans ? Viennent-ils uniquement du milieu metal ?

C’est surtout en concert que notre musique touche de nouvelles personnes. Ensuite vient le bouche à oreille, puis Internet, en particulier les réseaux sociaux, les blogs et les sites tels que 95 Sounds. Concernant notre audience, nous ne cherchons pas spécialement à savoir si elle est constituée de metalleux ou non. Elle est simplement réunie autour de My Own Fear ! Pour résumer, nous avons bien sûr envie de jouer devant une audience plus large, car le besoin de reconnaissance est humain. En revanche, nous grimpons toujours sur scène avec la même frénésie, peu importe si c’est devant 10 ou 200 personnes !

Quels sont vos projets à présent ?

Nous allons nous concentrer tout au long des mois à venir sur l’écriture de notre prochain album. Composé de 12 titres, celui-ci s’annonce complet et bien lourd ! Nous tenons cependant à ne pas abandonner la scène pendant ce temps. Nous continuerons à la secouer, comme nous venons de le faire le 12 mars à l’Arden Rock Metal Fest.

Motivés, rigoureux mais surtout passionnés, les membres de My Own Fear résument bien le bel état d’esprit promu par la scène metal. Animé par une passion effrénée, le groupe fait de la musique une fin en soi, devenant son unique fil conducteur.

Propos recueillis par Charlène - Combo 95