[Interview] "On aime la folk, le rock...et Jim Jarmusch", ZO.

Comment le projet ZO est-il né ?

Julien :  A l’origine le projet s’appelait Zo et les dents de scie. Les dents de scie était le nom donné aux musiciens qui accompagnaient le premier album. ZO est le nom que j’emprunte pour le projet d’un point de vue musical et scènique, plutôt que Julien qui est mon prénom.

Il y a eu un accueil vraiment bienvaillant sur ce premier album avec des belles scènes et des chouettes moments. Ensuite, il s’est passé un laps de temps assez long, le deuxième album est finalement un peu resté dans le tiroir. Il était relativement proche du premier artistiquement...

Quand j’ai fais Les Paradis Ordinaires, je suis reparti en arrière (bien que finalement ça nous ai fait avancer). Cet album je l’ai écrit et composé seul, et Damien Somville, l’homme de l’ombre de ce second album, a travaillé les arrangements. Une fois cet album terminé, le groupe de musiciens ici présent nous a rejoint, pour former un tout sur ce projet.

Cela nous ouvre maintenant d’autres perspectives de travail ensemble. On verra la suite mais voilà, dans les grandes lignes, ce qu’est le projet. ZO c’est de la folk et des textes en français, le tout emprunt de plusieurs moments, de rencontres, d’errance et de voyage, plutôt visuel.

D’où vient le nom ZO ?

Julien : ZO c’est venu spontanément, sans explication réfléchie. Le premier album avait déjà ce lien avec le conte. Il y a comme un jeu qui s’est fait avec les deux lettres Z et O, car on peut les lire un peu dans tout les sens. La sonorité était assez jolie aussi, et tout ça à fait qu’assez instinctivement ce nom est devenu le nom de composition. On peut aussi dire qu’il y a un clin d’oeil au magicien d’Oz, mais aussi le No ou le On quand on le tourne dans tout les sens. Il y avait un coté visuel, simple et assez graphique que l’on apprécie.

J’ai une petite anecdote là dessus. C’était une interview pour un concert que l’on avait fait et la personne m’a demandé si on était des fans des Shadoks car les Shadoks disent « ga bu zo meu »... mais ça n’a vraiment aucun lien. Donc chacun y voit un peu ce qu’il veut.

Quelles sont vos influences ?

Louise : Quand j’ai découvert ZO, j’ai trouvé ça assez unique. Mais ce qui nous relit tous c’est quand même plus le rock, et la folk beaucoup aussi.

Christian : En fait il y a plusieurs couleurs, on retrouve parfois du rockabilly, parfois de la country mais aussi de la chanson française. Ca dépend des morceaux. C’est un grand mélange.

Julien : Il y a un lien assez visuel et assez cinématographique donc nos influences vont beaucoup plus loin que la musique. On est inspiré par les road movies aussi. Donc on aime la folk, le rock...

Raphaël : ...et Jim Jarmusch

Julien : Cela crée une sphère de compréhension et d’entente. Ce qui nous relie tous à la base ce sont les grands classiques du rock et de la folk. S‘il faut encore les citer on dira les Beatles, les Rolling Stones, David Bowie, Bob Dylan. Après chacun de nous a des affinités un peu différentes, beaucoup plus alternatives et mélomanes, comme Clem Snide, Midlake, Blind Melon, ou encore les Black Crowes. Je trouve ça intéressant de rappeler que nos influences communes sont plutôt dans la folk et le rock.

Vos influences se trouvent plutôt dans la musique anglophone, folk, et américaine... pourtant vous chantez en français.

Julien : Il y a des choses que l’on aime écouter mais que l’on ne va pas forément ressentir dans la musique. J’ai aimé, et j’aime encore beaucoup écouter du Mano Solo, mais ça n’a aucun lien direct avec mon écriture. Si on parle de nourriture intellectuelle, une exposition photo peut être aussi nourrissante en terme d’influences qu’un concert de Baltazar, que je viens d’aller voir à l’Olympia. Nos influences se trouvent aussi dans une palette de situation que l’on va observer et trouver jolie. Je crois qu’en musique les influences sont très globales et assez indépendantes de ce que l’on aime.

Comment composez vous votre musique ?

Julien : Sur le premier album il y avait une base accompagnement et mélodies, les musiciens avaient participé aux arrangements et à la direction de certains morceaux.

Sur cet album, Les Paradis Ordinaires, j’ai maquetté, puis les morceaux ont été faits avec Damien Somville. Quand on a enregistré, on a essayé certaines choses, on en a échangé d’autres.

Nous allons enregistrer un EP prochainement. Ce qui est super c’est qu’on va travailler les guitares avec Rapahël, avec Christian on va travailler des idées d’arrangements d’accordéon, et voir où cela va nous mener, et avec Louise on va voir ce que l’on peut faire avec le piano...

Comme on a joué ensemble pendant un an, les choses vont se passer assez instinctivement et intuitivement.

Julie : J’ai vraiment l’impression qu’un groupe est né. A part Christian qui était déjà là dans le noyau dur de ZO, pour les autres musiciens tous les morceaux étaient déjà prêts. Ils ont, en quelque sorte, enfilés le projet et en même temps ils l’ont adapté, puisqu’ils se le sont réapproprié. Il y a une nouvelle dynamique de groupe qui s’est mise en place.

Julien : Le fonctionnement est assez instinctif et assez attentif à ce qui se passe autour et comment les choses évoluent. On est dans l’idée de provoquer les choses mais aussi de se laisser porter. Les chansons parlent un peu de ça d’ailleurs. Il y a cette idée d’errance, se dire que l’on se laisse porter d’une certaine manière.

Qu’est ce qui se prépare prochainement ?

Julien : On prépare un EP, on est en train de caler des dates pour des festivals cet été, et de mettre en place des concerts au printemps avec des envies d’aller en province ensemble, ou en formule un peu réduite suivant les conditions d’accueil. Et puis continuer ce que l’on fait déja, jouer ! Il y a un concert le 23 mai aux 3 Baudets à Paris aussi.

Raphaël : On va aussi faire évoluer le spectacle collectivement selon nos compétences et nos envies communes, c’est pour ça que Starter tombe très bien.

Julie : On souhaite aussi faire un clip et créer du contenu, donc donner à regarder.

Julien : D’ailleurs, si des personnes veulent participer, on est en train d’organiser la plus grande collection de nuages jamais faite sur Zo-musique.com...

Interview réalisée par Laura C.