A la découverte de Houn

Pour commencer, une présentation du groupe et sa musique s’impose.

Houn est constitué de cinq musiciens. Roxanne au chant, Mike aux claviers, Diego à la guitare, Frédéric à la basse et enfin Stéphane à la batterie. Ensemble, ils réunissent leurs références et dextérités musicales pour créer un univers exceptionnel. Il est difficile de définir le style de Houn. Le jazz est probablement l’axe qui anime et guide leur musique. Seulement voilà, l’une des premières caractéristiques du groupe est justement sa capacité à donner vie à un art allant au-delà du jazz. Leur jazz est aussi pop, imprégné de rock ainsi que de funk. Ecouter leur projet donne l’impression d’être plongé dans un tourbillon où s’entrechoque et s’harmonise une multitude de couleurs musicales, comme si les musiciens avaient gardé le meilleur de chaque genre et ainsi créé leur propre univers. C’est pourquoi nous pouvons dire que Houn n’est pas simplement un groupe. Ses membres composent une véritable fratrie dans laquelle chaque artiste a sa place pour exprimer son art.

L’une des forces principales du groupe est indéniablement l’harmonie et la coordination entre ses membres. Cette aura chaleureuse se reflète dans la composition même des morceaux. Prenons par exemple Trippi’n, la seconde chanson du projet. Cette dernière débute d’une façon fascinante, alors que les premières notes nous transportent dans une ambiance rythmée et mystérieuse, la guitare de Diego et la voix cristalline et puissante de Roxanne se calquent d’une manière telle qu’il est difficile de les différencier. Cette prouesse technique et cette harmonie sonnent avec douceur à nos oreilles et témoignent également d’une fusion remarquable entre les musiciens. Cette harmonie s’exprime tout au long de l’album. Dans « La Bête », au moment où Roxanne prononce le mot « voix », la magie semble opérée et la voix d’un des musiciens s’ajoute à la sienne. Désormais, ils ne font plus qu’un pour raconter la suite de l’histoire, de cette chanson. Houn est un groupe qui prône à la fois une liberté individuelle et collective dans sa manière de créer la musique. Finalement, n'est-ce pas l’essence même du jazz ?

Ce genre musical est au cœur de leurs créations. Les improvisations y sont nombreuses et semblent être un élément qui ne quitte pas l’univers de Houn et qui va même  jusqu’à le caractériser. Parmi les neuf morceaux, ces moments de pures expressions musicales sont nombreux. Mais ce n’est pas le seul procédé artistique qui caractérise le groupe.

Ce dernier  n’est peut-être qu’à son premier album, pourtant nous voyons déjà se dessiner une signature Houn. Il y a évidemment cette touche de jazz dont nous avons parlé plus tôt mais il y a aussi une poésie merveilleuse qui se déploie à travers la voix unique de Roxanne.

Sans ne jamais perdre une certaine rythmique, la musique de Houn s’incruste dans des lieux communs et fait vibrer notre quotidien d’une manière toute nouvelle. Dans la chanson « Sur la ville », notre paysage citadin se retrouve éclaboussé par les couleurs des rêves du groupe. Chaque mélodie, chaque parole, chaque idée exprimée nous emmène plus loin dans un monde enivrant de liberté mais qui nous semble pourtant accessible.

Ainsi, la signature de Houn s’exprime à travers des caractéristiques que l’on retrouve tout au long de l’album. Pourtant, le génie de cette fratrie réside dans le fait de ne pas se tapir dans un certain confort. Il est question de renouvellement constant, et en seulement 9 morceaux Houn nous le prouve. Chaque chanson porte la signature propre du groupe tout en parvenant à apporter une nouvelle couleur à cette palette déjà bien garnie.  Ainsi, quel plaisir nous ressentons lorsque l’on écoute Duvida. Une chanson interprétée en portugais et où la voix magnifique de Roxanne se mêle à des mélodies délicates.

Le titre « Le Vent » se distingue aussi dans sa forme. Dans ce poème sublime nous retrouvons la plume poétique que nous savourons depuis le début de l’album avec cette fois-ci encore l’impression que l’on nous raconte une histoire merveilleuse. Ici, Houn nous invite à nous nourrir du vent, comme si cette entité naturelle était en fait une source d’énergie et de vitalité infinie. Seulement, cette chanson dans sa composition est plus proche du genre de la chanson que du jazz.

Houn veut toucher à tout pour nous toucher tous. Ce groupe unique n’a pas froid aux yeux. S’il frappe aussi fort dès le premier album nous ne pouvons qu’attendre le prochain avec impatience !